Actes du GTPSI Volume 5

 
C1 gtpsi 5

vol. 5, 212 pages, 15€ 

 

    

Position du psychiatre

JEAN OURY
Nous ne sommes pas esclaves de l’architecture, des structures, du surencombrement qui empêchent de tra- vailler : qu’on essaie ici de se dégager de tout cela pour former ne serait-ce que douze concepts, ça suffirait largement !
La plupart du temps, lorsque les psychiatres parlent, ils n’en ont qu’un demi. Dans les phrases qui sortent, on retrouve une demi-pensée prise en salade russe, et ça ne va pas plus loin.
Lorsqu’ils se trouvent en face d’un malade, ils ont les meilleurs alibis : surencombrement, la société contemporaine, la guerre d’Algérie, les deux tiers du monde en famine, etc. Le com- plexe de la fin du monde, on peut le faire marcher aussi à ce moment-là !
Le principe même du GTPSI, c’est de reposer les problèmes, même s’ils sont en dehors, à première vue, de ce que nous faisons quotidiennement : on s’aperçoit alors qu’en fin de compte, nous sommes bien plus près de ce que nous faisons que si nous avions parlé de salaires.
Extrait p. 83.
Participent à ces discussions : Jean Ayme - Michel Baudry - Jean Colmin - Roger Gentis - Félix Guattari - Nicole Guillet - Jean Oury - Maurice Paillot - Jean Perrin - Yves Racine - Horace Torrubia - François Tosquelles - Henri Vermorel et Brivette Buchanan.

Actes du GTPSI Volumes 3 et 4
 

 
Couverture du vol. 3 du GTPSI

vol. 3, 208 pages, 18€ 

Couverture du vol. 4 du GTPSI

vol. 4, 240 pages, 18€ 

    

Psychothérapie multiréférentielle
dans un milieu institutionnel

Quatre exposés prennent pour cadre les institutions psychiatriques :
• Jean Ayme parle de la fantasmatisation des réunions de thérapeutes par des malades,
• Roger Gentis, des psychothérapies individuelles et des phénomènes de groupe,
• Jean Oury, de la psychothérapie multiréférentielle,
• et Horace Torrubia, de la culpabilisation du malade et du contre-transfert du personnel soignant.
Les débats avec François Tosquelles, Robert Millon, Jean Colmin, Yves Racine, Michel Baudry et Gérard Wajeman évoquent de nombreuses situations cliniques afin d’y déchiffrer les logiques à l’œuvre.
Comment faire de l’hôpital un milieu soignant ?
Entre analyses sociologiques et approches médicales, les outils de la psychanalyse, tels le fantasme et le transfert, sont mis à l’épreuve dans les collectivités thérapeutiques.
 

Fantasme et institution

FÉLIX GUATTARI
Ce qu’il faut retenir, c’est que le fantasme, qui se présente comme quelque chose de singulier, de personnel, d’incompréhensible, de massif, quelle que soit la voie d’accès qu’on y trouve, le point méthodologique, c’est de dire, d’abord, que le fantasme implique l’Autre.
À partir de ça, j’essaie d’avancer une définition provisoire du fantasme : le fantasme est une représentation imaginaire ayant pour fin de mettre l’Autre en posture de répondre au désir, comme il est impossible qu’il le fasse en réalité ; ça, c’est une hypothèse.
Pourquoi impossible ? Cette impossibilité a sa source dans des raisons de structure. Ces raisons de structure, c’est qu’elles aboutissent à ce qu’automatiquement, le Sujet est amené à éluder le désir, et donc, du même coup, à manquer l’Autre, d’une façon ou d’une autre.
C’est important, « d’une façon ou d’une autre », parce que ça déterminera une certaine qualité du fantasme et que ça permettra de le situer dans ce que j’appelais une « histoire », genre histoire hégélienne des figures du fantasme.
Extrait p. 141.
Participent à ces discussions : Jean Ayme - Hélène Chaigneau - Jean Colmin - Roger Gentis - Félix Guattari - Ginette Michaud - Robert Millon - Jean Oury - Maurice Paillot - Yves Racine - Horace Torrubia - François Tosquelles - Henri Vermorel et Brivette Buchanan.

 

Actes du GTPSI Volumes 1 et 2

 
Couverture GTPSI 2

vol. 2, 144 pages, 12€ 

édition électronique (epub)

 

 

 

 

Couverture GTPSI 1

vol. 1, 120 pages, 12€ 

édition électronique (epub)

    

L'argent à l'hôpital psychiatrique

MICHEL BAUDRY
Pour ce que tu dis, Ayme, du niveau de vie dans les pays sous-développés, c’est vrai, seulement il y a autre chose
[...]. On peut ne pas souffrir de la modicité du pécule si on sait que l’argent est là comme un signe, et pas comme une valeur dans l’hôpital psychiatrique, et que la vertu de nos malades, ce pourquoi j’ai de la satisfaction à me trouver avec eux, c’est leur profonde sagesse.
Ces gens m’émerveillent toujours, car ils savent se contenter de signes, ils ne demandent pas tant la réalité que le signe. Qu’on s’occupe d’eux de cette espèce de démarche vers le signe, et non vers la réalité, et ils se rebâtissent une réalité plus normale, plus adaptée.
Il ne faut pas être trop soucieux de réalisations qui paraissent difficiles. Je sais qu’il existe des établissements qui marchent bien, où il y a une grosse activité ergothérapique avec de gros bénéfices. Ils arrivent à avoir des millions – mais c’est l’aliénation de l’ergothérapie pour elle-même, qui n’a plus de sens psycho-thérapique : la valeur du signe est perdue. Il faut avoir conscience qu’on n’est pas là pour des réalisations, mais pour manipuler des signes.
Extrait p. 111.
Participent à ces discussions : Jean Ayme - Michel Baudry - Hélène Chaigneau - Jean Colmin - Roger Gentis - Philippe Koechlin - Robert Millon - Jean Oury - Yves Racine - François Tosquelles et Brivette Buchanan.
 
 

L'établissement psychiatrique comme ensemble signifiant

HORACE TORRUBIA
Si on disait : « On va s’occuper du rôle du chef de quartier, par exemple, pendant dix ans », on arriverait à trouver des tas de choses théoriques et pratiques dans la psychiatrie, en s’occupant du rôle des infirmiers.

FRANÇOIS TOSQUELLES
Hum…

JEAN OURY
Il y a quelques années, j’avais été surpris, c’était pour la soi-disant préparation du Congrès de Zurich. Ça a surpris les étrangers, on a dit : « La France, elle a un groupe de savants. » — « Qu’est-ce qu’ils font »… Ils ont inventé un nom, comme pour tous les savants : — « C’est des institutionothérapeutes ».
Alors, à Zurich, on a vu un symposium consacré à l’« institutionothérapie ». Les curieux venaient, comme au zoo, pour voir de quoi il s’agissait. Ils en sont sortis sans trop savoir, de quoi il s’agissait…
Extrait p. 87.
Participent à ces discussions : Jean Ayme - Jean Colmin - Roger Gentis - Jean Oury - Maurice Paillot - Yves Racine - Horace Torrubia - François Tosquelles et Brivette Buchanan.