Thèse du Dr Philippe Rappart, 1955, 133 pages.
Si la loi de 1838 se préoccupe essentiellement de l'internement de l'aliéné et de la protection de ses biens, elle ne fait peser sur lui aucune incapacité. Un aliéné majeur, interné non interdit, jouit de toute sa capacité civile et ses actes ne sont pas nuls mais seulement annulables dans la mesure où ils auraient pu lui porter préjudice et sous condition de fournir la preuve de la « démence » ou mieux du non-consentement au temps de l'action.
Cet état de droit a permis, dans les hôpitaux psychiatriques, la constitution de clubs de malades, où ces derniers organisent leur vie sociale, forment des groupes, vivent leur émancipation par rapport aux autorités de tutelle administratives et médicales.
Car c'est vers cette émancipation éminemment favorable aux thérapeutiques de groupe que visent les clubs maniés par les médecins comme des instruments thérapeutiques.
Ces clubs, pour être vraiment efficaces dans l'hôpital psychiatrique en vue de la réadaptation sociale des malades à l'extérieur, durent se constituer sous forme d'associations régies par la loi du ler juillet 1901. Celte structure légale leur permettait de posséder et de durer et en faisait des institutions thérapeutiques réelles qui pouvaient s'articuler avec les organismes de prévention et de post-cure. Les clubs devenaient ainsi le complément indispensable des organisations d'hygiène mentale tout en faisant partie intégrante de « l'arsenal thérapeutique » psychiatrique.
Les quelques réalisations que nous allons étudier en les situant dans l'état actuel des choses ont du reste rencontré de nombreuses résistances de la part des organismes administratifs pour pouvoir se constituer.
Dans une première partie. nous étudierons l'élaboration de la notion de club du point de vue thérapeutique et juridique, et dans une seconde partie nous décrirons les principales réalisations.