Les lois phoniques du langage enfantin et leur place dans la phonologie générale

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Article de Roman Jakobson publié dans Nicolas Sergueevitch Troubetzkoy, Principes de phonologie, traduction JeanCantineau, Paris, Éditions Klincksieck, 1949, rééd. 2005, cité par Jean Oury dans son rapport lors de la première rencontre du GTPSI :

« Comment faire pour que ça aille mieux, en dehors de toutes les techniques économiques, etc. ? Là, pour une certaine maîtrise de l’ambiance, [il faut] établir une relation transverse, c’est-à-dire : parler de n’importe quoi avec la rigueur de « ne pas s’en laisser passer une » pour essayer d’avoir une position d’efficacité. On peut dire que c’est une relation comme dans une analyse individuelle ; ce n’est pas interventionniste, comme la position de l’analyste et de l’analysé.
J’avais pensé exprimer autrement la réaction qu’il peut y avoir entre l’ensemble et ce collectif. J’avais trouvé une analogie en phonologie chez Jakobson, dans les "Lois phoniques du langage enfantin" :
"Tout système phonologique est une structure stratifiée, c’est-à-dire formant des couches superposées. La hiérarchie de ces couches est à peu près universelle et constante. Elle apparaît, aussi bien dans la synchronie que dans la diachronie de la langue ; il s’agit, par conséquent, d’un ordre panchronique. S’il y a entre deux valeurs phonologiques un rapport de solidarité irréversible, la valeur secondaire ne peut apparaître sans la valeur primaire et la valeur primaire ne peut être éliminée sans la valeur secondaire. Cet ordre se manifeste dans le système phonologique existant et il en régit toutes les mutations ; le même ordre détermine, comme nous venons de l’observer, l’apprentissage du langage, système en devenir, et – ajoutons – il persiste dans les troubles du langage, système en désagrégation" » (Actes du GTPSI, vol. 1 : L'Établissement psychiatrique comme ensemble signifiant, Paris, Éditions d'une, 2014, p.38) .